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Hommage à Michel COUZIGOU

Publié le 29 septembre 2024

Notre compagnon Michel COUZIGOU nous a quitté

 

 

Michel COUZIGOU qui était né le 14 juin 1954, nous a malheureusement quitté le 1er septembre 2024 à l'âge de 70 ans.

 

Il a débuté sa carrière militaire comme « arpète » (jeune apprenti) en intégrant l’École d'Enseignement Technique de l'Armée de l'Air à Saintes le 8

 septembre 1970.

Après avoir suivi une formation de spécialiste Radar sur la base aérienne de Rochefort, il est affecté en 1973 aux moyens spéciaux de la base aérienne de Mont-de-Marsan où il est nommé sergent puis sergent-chef. Détaché en « participation Air » au ministère des PTT, il sert à Djibouti en 1979/1980 comme expert en mesures ionosphériques et mécanicien radar à la station d'Arta.

Ayant accédé au corps des sous-officiers de carrière, il rejoint la Section expérimentation radar de l'Escadron radar de Mont-de-Marsan, jusqu'en 1984, année où il est affecté en Polynésie française sur l'atoll de Hao.

En 1985, il revient à l'Escadron radar de Mont-de-Marsan et est nommé adjudant en 1986. Il est détaché au Tchad lors de l'opération « Épervier » au cours de laquelle, bien que pris sous le feu de l'ennemi, il ramène des informations techniques de la plus haute valeur pour les forces françaises engagées.

En 1989, il rejoint la Division Électronique du 2è bureau de l’État-major de l'Armée de l'Air à Paris où il devient analyste au sein du 2è bureau. Ses analyses et ses études techniques hautement sensibles y sont particulièrement appréciées en cette période de guerre froide par ses homologues experts des pays de l'OTAN. Lors de la première guerre du Golfe, ses remarquables compétences techniques permettent de préparer les équipages des aéronefs des différents pays alliés à un engagement contre les systèmes de défense anti-aériennes adverses.

Il est nommé adjudant-chef en 1991 et obtient le Brevet de maîtrise de sa spécialité.

En 1992, il est promu rédacteur analyste au sein de la sous-direction armement de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) à Creil. Son expertise en matière de guerre électronique y est hautement appréciée et il va continuer à préparer l'engagement des équipages aériens sur de nouveaux théâtres d'opérations et notamment dans les Balkans où il effectue deux missions.

Nommé major en 1998, fort des compétences acquises au cours de sa carrière, il est affecté en 2000 à Mont-de-Marsan à l'Escadron de Programmation et d'Instruction de guerre électronique où il sert comme expert en guerre électronique au Centre d'expérimentation Aérien Militaire jusqu'en 2005, année de son départ en congé de reconversion.

Placé en position de retraite le 1er mars 2006 après 35 ans et 7 mois de service, il décide cependant d'intégrer la Réserve opérationnelle de la Direction du Renseignement Militaire à Creil, en tant que rédacteur analyste au sein de la Sous-direction Exploitation, où il sert jusqu'en 2014, continuant à mettre au service de la France son expertise en matière de systèmes d'armes étrangers et ses compétences du plus haut niveau dans le domaine électronique.

Dans le même temps, de 2006 à novembre 2020, il exerce comme formateur à Défense Conseil International, branche Airco, et assure ponctuellement des formations au profit d'officiers étrangers saoudiens, émiratis ou autres, dans le cadre de la « coopération air ».

 

Titulaire de 14 décorations, il s'est vu attribuer les trois plus hautes récompenses françaises (Légion d’honneur, Médaille militaire, Ordre National du Mérite), mais aussi la Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures avec une étoile d’argent, la Croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze, la médaille du service volontaire, la médaille de la Défense nationale avec les agrafes « Hao », « Mururoa », « Tchad » et « Moyen-orient », la médaille d'Outremer, la médaille de l'OTAN, la médaille Arabie saoudite, la médaille Koweït, la médaille Yougoslavie.

Il était également titulaire de trois citations, du titre de reconnaissance de la Nation au titre des OPEX et de la carte du combattant.

Parmi ces citations, nous mentionnerons successivement celle du 24 juin 1987 à l'ordre de la Brigade aérienne, qui lui fut attribuée avec la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze et celle du 15 avril 1991 à l'ordre de la Division aérienne comportant l'attribution de la Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieures avec étoile d'argent :

 

« Sous-officier très compétent, motivé et à l'excellent esprit militaire. Détaché au Tchad dans le cadre de l'opération Épervier, s'est particulièrement distingué, du 28 au 30 mars 1987, en participant à une mission délicate de renseignement, en zone dangereuse à Ouadi Doum, permettant ainsi le recueil de précieuses informations sur des matériels étrangers. Pris sous un bombardement intense le 29 mars 1987, a fait preuve d'un sang-froid remarquable. Mérite d'être cité en exemple ».

 

« Engagé dans les opérations au sein des Forces Françaises de la Division Daguet au moment de l'offensive terrestre, ce sous-officier mécanicien d'exception a fait preuve d'un courage et d'une disponibilité exemplaires lors d'une mission de récupération de matériels étrangers. Grâce à sa remarquable compétence technique et à son sens de l'initiative, il a contribué de façon déterminante à la réussite de cette mission délicate et fait ainsi honneur à l'Armée de l'air et à la France ».

 

Toujours disponible après cette brillante carrière militaire, il ouvre une nouvelle page de sa vie et de son dévouement à ses concitoyens en se portant candidat aux élections municipales. Il est élu, en 2008, maire de Saint-Avit, petite commune rurale de 175 habitants du Lot-et-Garonne,

Il a su y resserrer les liens entre ses administrés et la fête annuelle du village rassemble toute la commune et ceux qui y ont vécus un certain temps. C’est un véritable succès local.

Il a fait construire une maison intergénérationnelle pour réunir au mieux les générations présentes.

Son but : être au service des autres en permanence.

Dans le cadre de la ruralité la commune s’est transformée, passant de l’élevage traditionnel à la culture des céréales et modifiant ainsi les paysages. La mise en place d’un plan local d’urbanisme lui a permis de conserver et de protéger le maximum de nature sauvage tels les bosquets qui sinon risqueraient de disparaître.

Il a également été élu en 2014 vice-président de « Val-de-Garonne agglomération, chargé des transports urbains. A sa prise de fonction le budget « transport » affichait un déficit, la collectivité avait donné une délégation de service public à une entreprise et en avait perdu le contrôle. En 2015 cette délégation est supprimée et le budget affiche, en 2023, un bénéfice conséquent tout en assurant de nouveaux services. Parmi les réalisations citons : la mise en place d’un transport pour les personnes à mobilité réduite, la gratuité pour les anciens combattants et leurs veuves, et un transport à la demande dédié aux travailleurs hors des horaires habituels par exemple pour le 2x12 de l’hôpital... Et pour le festival Garorock en juillet est mis en place d’un service particulier pour déplacer 120.000 personnes durant 4 jours, avec un plan d’évacuation en cas de mauvaise météo comme en 2015.

En 2020 Michel COUZIGOU est élu président du Syndicat mixte d’aménagement du Trec, de la Gupie et du Médier , sous-affluents de la Garonne. Un grand sourire, de la bonne humeur, du doigté et de la fermeté sont nécessaires pour convaincre les propriétaires terriens et les municipalités bordant les ruisseaux de participer à la restauration des rivières afin de rétablir la qualité des eaux, éviter les inondations et respecter les normes européennes. Il lui a souvent fallu beaucoup de palabres pour expliquer le bien-fondé des actions et surtout pour convaincre.

 

Cet homme à l’activité débordante a vu brutalement sa vie basculer en novembre 2020 quand les médecins lui ont appris qu’il était atteint de la maladie de Charcot.

Très vite sa santé s'est dégradée et il est passé de la canne au déambulateur pour finir dans un fauteuil. Au début 2022 il ne pouvait plus conduire, à l’été 2023 il ne pouvait plus manger seul. Pourtant, Michel COUZIGOU a continué à faire face, toujours avec un grand sourire.

Jusqu'au bout il a lutté malgré la progression implacable de sa maladie.

 

Son exemplarité tout au long de sa vie restera une référence pour tous.